A l'occasion d'un duel, désormais traditionnel, entre Nicolas Doze et Jean-Marc Daniel sur BFM, ce dernier affirmait : "Netflix n'est pas une dépense contrainte, je vis très bien sans, je préfère lire Voltaire". Et si on faisait les deux ?
Netflix doit son succès à une recherche permanente de qualité artistique associée à une rigueur entrepreneuriale exceptionnelle et à ce titre mérite notre respect. Sa position de plus en plus incontournable peut irriter mais ne doit pas faire oublier ses multiples apports à la profession, dont par exemple la création de volumes d'activités inédits sur fond de sortie de crise pour les acteurs, monteurs, cadreurs, réalisateurs et scénaristes. La marque tire ses concurrents vers le haut en les obligeant à ralentir pour produire mieux. Les séries bâclées ne font plus recette. Entre autres innovations en matière de management créatif, Netflix prône la critique constructive au sein de son organisation, chaque contributeur étant stimulé par le regard de tiers mobilisés de façon structurée tout en laissant libre cours à l'imagination pourvu qu'elle rencontre son public - ses publics. Car en matière de segmentation, force est de constater qu'il y a là une stratégie de leader, tous les personae étant visés.
En revanche il est vrai que le phénomène d'accoutumance voire d'addiction au visionnage de séries interminables est favorisé par la disponibilité de programmes apparemment illimités dans le temps. Comment encourager la production de documents culturels de qualité sans engendrer des drames domestiques ou personnels liés à leur consommation excessive ? Varier les canaux et les occupations est la solution. Plutôt que faire une croix sur Netflix, pourquoi ne pas découvrir une oeuvre à l'écran puis remonter la chaîne pour lire le livre dont elle est tirée ? Contentons-nous de citer l'impact en librairie du succès de La Chronique des Bridgerton, du Jeu de la dame ou de Lupin. Quant à Voltaire, citons la série Les aventures du jeune Voltaire sur France 2 qui a réussi à voler la vedette aux grands réseaux de streaming, générant là aussi un nouvel intérêt pour l'auteur en librairie.
Bref, visionnons et lisons, lisons et visionnons. Et sortons en Île-de-France et ailleurs à la rencontre d'artistes dans les galeries, dans les théâtres, dans les librairies mais aussi dans les lieux d'étude et d'enseignement. A ce propos, ne pas rater la "semaine de Claire" (cf visuel) : à quand une adaptation sur Netflix ?
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